• Double implexe au pied du pilat

    J'ai classé ce billet dans la rubrique génération VI de façon arbitraire car son sujet concerne plusieurs générations. On voit là les limites du système de classement que j'ai choisi pour organiser ce blog. Je ne suis toutefois pas trop inquiet car une bonne partie des lecteurs de ces billets ont en commun avec moi une large partie de patrimoine génétique et ils devraient donc, comme je l'ai fait moi-même, au travail comme en dehors du travail, être capables de se débrouiller avec des documents plus ou moins bien classés, voire pas classés du tout.

    Nous allons mettre en pratique les explications des deux billets précédents consacrés à la numérotation Sosa et aux implexes en les appliquant à l'ascendance de ma maman, Fernande Boucher, ou plutôt Louise suivant l'état civil. Mais d'abord rendons hommage à Nicolas qui, tout en soignant ses poulets, a repéré la chose que je vais vous expliquer en détails.

    Voici donc l'arbre d'ascendance de Louise Fernande Bonneton tel que le représente le logiciel généatique que j'utilise pour traiter toutes ces données. Comme c'est assez dense, n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour la voir en plein écran. Les logiciels sont faits par les informaticiens, catégorie professionnelle particulièrement nuisible et paresseuse (comme ça je vais savoir si Eric, mon fils, lit réellement les billets de ce blog). En cas d'implexe, c'est à dire de présence d'une même personne ou d'un couple à différents endroits de l'arbre, plutôt que de les représenter une seule fois en traçant des liens vers leurs différents enfants, ils dupliquent les rubriques contenant les mêmes informations et c'est à l'utilisateur de détecter qu'il s'agit des mêmes personnes.

    Dans l'image ci-dessous, j'ai paramétré généatique pour faire apparaître en gros et en rouge le n° sosa, afin de faciliter un peu la tâche. Généanet, que vous utilisez sur internet pour naviguer dans cet arbre ne fait rien de tout ça et Nicolas n'en a que plus de mérite.

    Examinons cette image (après chaque nom, je note entre parenthèse le n° Sosa). 

     

    Double implexe dans la branche maternelle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Louise Boucher (3) a deux parents, Claudy Boucher (6) et Catherine Chantelouve (7). Elle a aussi 4 grands grands parents, Jean Baptiste Boucher (12), Marie Rose Boucher (13), Jean Etienne Chantelouve (14) et Rosalie Boucher (15). Jusque là rien que de très normal. Notez tout de même que sur quatre grands parents, il y en a trois qui portent le nom de Boucher. Ça ne prouve pas l'implexe, mais ça commence a y ressembler assez fort.

    C'est au niveau des arrière grands parents que l'implexe nous saute à la figure. En effet Marie Rose Boucher (13) et Rosalie Boucher (15) sont sœurs et enfants du couple Jean Baptiste Boucher (26) et Jeanne Boucher (27). Le logiciel sait bien qu'il s'agit du même couple mais les représente tout de même deux fois. Rien à dire par contre pour les deux autres couples d'arrières grands parents, Blaise Boucher (24) et Marie Pierrette Sabatier (25) d'une part et Pierre Chantelouve (28) et Catherine Danel (29).

    Faisons, à la place du logiciel, le nettoyage en enlevant les doublons, avec leurs propres ascendants et en tirant un trait vertical entre les deux sœurs pour montrer qu'elles le sont. Cela donne ça :

    Double implexe dans la branche maternelle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On voit maintenant clairement que Louise Boucher n'a que six arrières grands parents sur les huit possibles, ce qui donne un implexe de 25% pour cette génération. Souvenez-vous, (8-6)/8 en %.

    Examinons maintenant la génération suivante pour découvrir un nouveau mariage entre cousins germains puisque Jean Baptiste Boucher (12) qui à épousé Marie Rose Boucher (13) à pour père Blaise Boucher (24) qui est le frère de Jean Baptiste Boucher (26) père de son épouse. Ces deux pères sont enfants du couple Blaise Boucher (48) et Catherine Eparvier (49). Au passage, notez l’intérêt des n° Sosa qui permettent d'identifier sans aucune ambiguïté chacun des individus. Sans ce système, la fâcheuse habitude qu'avaient nos ascendants de réutiliser à l'infini les mêmes prénoms, s’additionnant à l'omniprésence des certains noms de famille, conduirait à un inextricable écheveau.

    Une nouvelle opération de nettoyage conduit à ce schéma dans lequel j'ai noté, séparés par des virgules, les différents n° Sosa que portent les personnes :

    Double implexe dans la branche maternelle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On voit maintenant clairement que Louise Boucher n'avait que 10 arrières arrières grands parents sur les 16 possibles ce qui donne un implexe de 37,5%. (16-10)/16.

    Pour les descendants de Louise Boucher, le calcul de l'implexe se fait en faisant la moyenne avec l'implexe de la branche paternelle, je vous épargne la démonstration, vraiment trop facile. Considérons pour le moment, que l'implexe des Bonneton est de 0%, cela veut dire que Mireille, Jean Paul et Guy, les enfants de Fernande et Jojo, ont un implexe de 18,75%. Si Olivier, Céline, Nicolas, Cécile ou Eric souhaitent connaitre leur propre implexe, il leur faudra faire un petit travail, en l’occurrence déterminer l'implexe de la branche Cararra pour les uns et Choi pour les autres. Pour la branche Carrara, les variations de frontière entre France et Italie pendant la période étudiée semblent compliquer pas mal l'opération. Pour mes propres enfants, je crains que ce soit pire, lors des modestes tentatives faites dans ce sens lors de notre séjour en Corée, je me suis cru dans la peau d'un martien s'adressant à des Vénusiens.

    Dernier point, si vous examinez encore le schéma ci-dessus, vous constaterez que si le nettoyage a fait disparaître une bonne partie des Boucher qui l'encombrait, il en subsiste tout de même un, dissimulé au milieu d'autre patronymes moins courants dans notre généalogie. Ce Benoit Boucher vivait à Chezenas et fera l'objet d'un billet un jour prochain. Il est même possible d'en déterminer le sujet sur la base des seules informations contenues dans ce schéma. Le premier qui donnera la solution en commentaire de ce billet gagnera ma considération et une bière.

     


  • Commentaires

    1
    Nicolas Carrara
    Dimanche 16 Décembre 2012 à 17:31

    Coucou. Guy, tu dis qu'après ton "ménage", il reste ce fameux Benoit Boucher. Mais sur la même génération, il reste aussi le célèbre Blaise Boucher, non?

    Reste à savoir s'ils sont eux-même frères, cousins (etc.) ou si c'est une coincidence de retrouver dans cette génération deux Boucher issus de "souches" différentes... Dans un cas comme dans l'autre, ça facilite pas la compréhension de l'histoire de la famille, mais ça ajoute du piquant !!

    Ma réponse pour la question primée sur ton prochain sujet est donc : "mais comment (et pourquoi) ce Benoit Boucher venu d'ailleurs se retrouve avec les Boucher issus d'ici (en foutant au passage le bordel dans les recherches généalogiques de son arrière-arrière-arrière petit fils) ? "

    Et j'ajouterai que, vis à vis des dates, il y a peut-être une histoire liée à la Révolution là-dessous...

    2
    zogabu Profil de zogabu
    Dimanche 16 Décembre 2012 à 18:19

    Salut Nicolas,

    Bien sûr que je ne compte pas pour du beurre Blaise Boucher, c'est par lui que passe le nom qui viendra j'usquà l'acte de mariage de tes grands parents, à Bessey. A tort, car dans une généalogie, d'un point de vue génétique aucune personne ne compte plus qu'une autre, Benoit apparait comme le mec qui veut imiter celui qui est tout à gauche. S'il s'était appelé tartempion, ça n'aurait pas changé grand chose par la suite.

    Contrairement à ceux qui construisent des arbres dits agnatiques, qui ne s'occupent que des hommes qui ont transmis le nom, j'attache autant d'importance à tous les ascendants, car nous leur devons, à tous, quelque chose.

    Benoit n'est a coup sûr pas le frère de Blaise, puisque les deux pères sont identifiés. Je ne leur ai pas trouvé de lien de cousinage non plus, au stade de mes recherches.

    Tu n'as pas trouvé la bonne réponse à la question fortement primée, tu n'as plus le droit de jouer. Je vais me mettre à regretter d'avoir louer ta sagacité.

    Guy

    3
    Quagliata
    Lundi 17 Décembre 2012 à 06:50

    Hello,

    Voici ma proposition pour le sujet du prochain du billet :

    Benoit Boucher a eu 2 filles, dont Jeanne conçu 5 ans avant son mariage. Pour quelle raisons a t-il attendu 5 ans pour se marier?

    Histoire de romancer l'affaire: le mariage de sa fille Jeanne avec Jean Batiste Boucher est-il un mariage arrangé afin que son nom "Boucher" perdure? Fesait-il du vin avec déjà un domaine et une appelation renomée? Chezenas est un hameau de Saint Pierre de Boeuf, le fait que tu aies précisé le lieu d'habitation de Benoit n'est surement pas sans raison, c'est plein de vigne par là non?

     Céline 

    4
    zogabu Profil de zogabu
    Lundi 17 Décembre 2012 à 08:55

    Bien vu Céline, 

    C'est bien la naissance hors mariage de la première fille de ce couple qui mérite qu'on s'y intéresse.

    Sur le délai entre cette première naissance et le mariage, il n'y a malheureusement que des hypothèses. Il existe néanmoins peut-être une piste pour en savoir plus. Nous verrons cela dans le billet.

    Pour ce qui est de la préservation du nom Boucher si on le considère comme un simple nom et non comme l'attribut d'une lignée, je te rassure, c'est bien la chose qui à le moins de chance de disparaitre dans cette région !

    Il n'est d'ailleurs même pas certain que Benoit Boucher n'ait pas eu un descendant male. Pour en être sûr, pour autant qu'on puisse être sûr de l'absence de quelqu'un en généalogie, il faut pratiquer la généalogie descendante et rechercher tous les enfants d'un couple. A la génération 7, celle de Benoit Boucher, ça fait 64 couples à pister dont certains avait plus de dix enfants. Pour le moment, je n'ai pratiqué la généalogie descendante systématique que dans certains cas, de blocage par exemple, en espérant trouver sur un acte de naissance un parrain (dans les registres paroissiaux, avant la révolution) ou un témoin (dans l'état civil) dont le lien de parenté avec le nouveau né est mentionné. Il arrive que ce miracle se produise et qu'on puisse ainsi connaitre le nom du grand père, s'il n'est pas donné dans l'acte de mariage de son fils ou fille ou si cet acte est introuvable. Lorsque, au hasard d'une autre recherche je tombe sur un apparenté qui n'est pas un ascendant direct, je le note bien entendu mais ce n'est pas exhaustif. La tache est infinie, car rien n'interdit de s'intéresser à ce que sont devenus les descendants de ces collatéraux.

    Donc à bientôt pour suivre, dans un billet à venir, mais pas le prochain,  les aventures de ces protagonistes et pour boire une bière, ou autre chose....

    Guy

    5
    Nicolas Carrara
    Lundi 17 Décembre 2012 à 09:01

    Bien vu Céline... J'ai cherché longtemps un truc avant de faire ma proposition que je ne voyais pas être vraiment la bonne. J'ai même failli donner comme réponse : "mais comment Benoir Boucher a-t'il pu épouser quelqu'un avec un nom pareil ?", mais là il y avait le risque de me mettre toute la communauté des généalogistes à dos car on ne rigole pas avec le nom des gens.

    Pour le coup, je pense que t'as tapé dans le 1000, car les enfants hors mariage ne devaient pas être très répandus et probalement sujets à la controverse.

    A +. Nico.

    PS : "Double implexe au pied du Pilat", ça ferait un très bon titre de livre ou de documentaire...

    6
    zogabu Profil de zogabu
    Lundi 17 Décembre 2012 à 09:25

    Salut Nico,

    Tu as sans doute écris ton mot avant de lire le mien et pourtant il commence par les mêmes mots.

    Les naissances hors mariages n'étaient pas si rares et, au moins en milieu rural assez bien encadrées. Je développerai cela dans le billet consacré à nos deux tourtereaux.

    Le nom de jeune fille de la copine de Benoit, à la consonance malheureuse ne vient pas de ce que tu crois mais du latin Crypta devenu grotte en français. Pas de chance, il est devenu nom de famille à l'occasion d'une étape intermédiaire avant que le C du début laisse sa place à un G plus anodin. En plus, je ne sais pas depuis combien de temps le mot crotte a le sens qu'on lui donne aujourd'hui. Sais-tu par exemple qu'au moyen âge on ne disait pas merde mais bren ? (merci à Robert Merle).

    A+

    Guy

    PS : je me demande bien ce que tu va pouvoir raconter dans ton livre, maintenant que tu as un titre

    PS2 : j'ai vérifié sur les pages blanches, il n'ya plus de Crotte à St Pierre, ou alors en liste rouge, mais il y en a à Chavanay.

    7
    Nicolas Carrara
    Mardi 18 Décembre 2012 à 18:04

    Ah mais le titre est à toi et tu es plus dans le thème que moi pour écrire un livre sur la généalogie familiale...

    8
    olivier carrara Profil de olivier carrara
    Dimanche 23 Décembre 2012 à 18:20

    Crotte, elle devais avoir bien hate de se marier! ;)

    5 ans avant de se marier, à l'epoque c'est surprenant.

    en tout cas bravo Guy pour ce travail incroyable!

    Ol

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