• Mourir a Steyr

    Comme cela arrive de temps en temps sur ce blog, nous allons faire aujourd'hui un peu de tourisme militaire. Notre destination est aujourd'hui l'Autriche et, plus précisément la ville de Steyr.

    C'est dans cette ville du nord de l'Autriche que Nicolas François Boursier, natif de Viarmes dans le Val d'Oise, a terminé sa vie. Voici l'acte de décès rédigé pas Jean Gilles Soret, le maire du village, dans le registre d'état civil.

    Mourir a Steyr

      

    Mourir a Steyr

    Extrait mortuaire

    Commune de Steyr

    hôpital ambulant de la deuxième division du quatrième

    corps,

    du registre des décès dudit hôpital a été

    extrait ce qui suit, le citoyen nicolas françois

    Boursier fusillier de la troisième compagnie du

    deuxième bataillon du vingt huitième régiment

    d'infanterie de ligne natif de la commune

    de Viarmes, canton de Luzarches département de Seine

    et Oise est entré au dit hôpital le cinq du mois

    févier mil huit cent six et y est décédé le onze

    du mois de février l'an mil huit cent six pour

    suite de fièvre

    je soussigné économe dudit hôpital certifie

    le présent extrait véritable et conforme au registre

    des décès dudit hôpital

    fait à Steyr le onze février mil huit 

    cent six de l'empire français Mallard

    nous commissaire des guerres chargé de la police

    de l'hôpital de la deuxième division du

    quatrième corps certifions que la signature

    est celle du citoyen Mallard

    et que foi de quoi doit y être

    ajoutée fait à Steyr le onze du mois

    de février l'an mil huit cent six

    de l'empire français

    enregistré aux actes civils de la commune 

    de Viarmes par nous maire de la dite commune

    le huit mai mil huit cent six.

    François Nicolas Boursier est né à Viarmes le 8 février 1782, fils de Claude François Boursier et Marie Anne Metayer.

    Voici son acte de naissance:

    Mourir a Steyr

     

     l'an mil sept cent quatre vingt deux le huitième jour

    du mois de février a été baptisé par moi prêtre

    curé de cette paroisse soussigné un garçon nommé

    nicolas françois né d'aujourd'hui du légitime mariage

    de claude françois boursier marchand de bois

    et de marie anne prime metayer ses père et mère

    de cette paroisse le parrain nicolas vaillant

    marchand de bois de la paroisse de noisy sur

    oise de ce diocèse la marraine anne

    catherine billard de cette paroisse le parrain

    et la marraine ont déclaré ne savoir signer

    de ce interpellés selon l'ordonnance.

    Nicolas François venait donc tout juste d'avoir vingt quatre ans le jour de sa mort.

    En ce début de l'année 1805, lorsque il rend son dernier souffle,  la campagne d'Allemagne bat son plein, la grande armée napoléonienne est opposée à une coalition formée sous l'impulsion du Royaume Uni par l'empire autrichien et l'empire russe.

    La bataille de Steyr a opposé, le 5 févier 1805, les troupes du maréchal Louis Nicolas Davout à celles du général autrichien Maximilian Friedrich, comte de Merveldt. Les français l'emportent. Moins d'un mois plus tard, Napoléon remporte à Austerlitz une victoire qui mettra fin à cette campagne.

    Peut-être vous souvenez-vous du billet intitulé mourir à Saragosse consacré à un autre Viarmois, Louis Jacques Vaude. Les registres matricules des soldats de l'armée de Napoléon étaient évoqués dans ce billet, tout comme le projet d'indexation des noms de soldat qui y apparaissent.

    J'ai bien sûr interrogé la base de donnée  de ce projet, mais Nicolas François Boursier, le héros malheureux du billet d'aujourd'hui, n'a sans doute pas encore été traité. J'espère que nous pourrons en savoir plus un jour sur le fusilier Nicolas François Boursier grâce à ce registre.

    Ce très lointain cousin disparaît, lui aussi victime de maladie pendant une campagne militaire. L'Europe qui, il y a peine plus de deux siècles se déchirait et a d'ailleurs continué à le faire pendant encore de longues années, est aujourd'hui en paix.

    J'écris ces lignes en plein confinement pour me protéger, ainsi que mes proches contre une autre fièvre, elle aussi redoutable. Que cela ne nous empêche pas d'avoir une pensée pour tous ces jeunes gens, sans doute plein d'espoir dans la vie, qui furent fauchés par la folie des hommes.

     

     

     


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