• Technique

    Cette rubrique n'a pas d'autre prétention que de donner aux lecteurs de ce blog les notions élémentaires sur la généalogie et ses techniques sans lesquelles il est parfois difficile de comprendre certaines situations.

    Il existe bien sur de nombreux ouvrages sur ces questions, écrit par des gens bien plus compétents que moi. Grace à Internet, bien des questions trouvent aussi leur réponse, même s'il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu'on y trouve. Lecteurs, si des questions se posent à vous, n'hésitez pas à les soumettre en commentaire, je ferais mon possible pour y répondre.

  • Les mariages entre apparentés, en plus de donner des enfants pas forcément très réussis, si on remet ça trop souvent, ont aussi pour conséquence de compliquer, parfois assez lourdement, la tâche des généalogistes.

    Prenons un exemple précis de mariages entre cousins germains, donc entre individus dont un des deux parents est frère ou sœur d'un des parents de son conjoint.

    Mariages entre apparentés, implexe

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je n'ai pas mis de nom dans cet exemple mais seulement les n° Sosa. Si vous ignorez de quoi il s'agit, il est toujours temps de lire le billet que j'ai consacré à ce système de numérotation. On suppose que les individus de la génération du haut ne sont en rien apparentés, dans leur ascendance. Dans cet exemple, deux des grands parents du n° 1 sont frère et sœur. Il n'y a rien de remarquable dans cet exemple pour les trois générations du haut qui ne sont jamais liés qu'à une ascendance classique : 2 parents, 4 grands parents et comme nous avons précisé que le niveau le plus haut n'a pas d'apparentement, chacun des n° 2 et 3 auraient bien 8 arrières grands parents. Il n'en va pas de même pour le n°1 qui, s'il a bien 4 grands parents, n'a que six arrières grands parents. En effet les parents du n° Sosa 5 portent les n° 10 pour le père 11 pour la mère mais aussi les n° 12 et 13 comme parents du n°6.

    La conclusion est que les mariages entre apparentés ont pour conséquence de diminuer le nombre d'ascendants. On appelle taux d'implexe pour une personne donnée et une génération précise le rapport entre le nombre d'ascendants réels et le nombre théorique. La formule exacte est 

    taux d'implexe = nombre d'ascendants théorique - nombre  d'ascendants réel

                                        nombre d'ascendants théorique 

    On l'exprime en %. Dans le cas ci-dessus pour l'individu n°1, l'implexe au niveau des arrières grands parents est de (8-6)/8 soit 2,5 ou 25%.

    Une des particularités de l'implexe est que, pour un individu donné, il ne peut qu'augmenter, ou rester stable lorsqu'on remonte les générations. En effet, dans notre cas, le père du n° 12/13 portera les n°20 et 24, sa mère les n° 21 et 25 de même le père du n° 11/13 portera les n° 22 et 26, sa mère les n° 23 et 27. Et il manquera 4 arrières arrières grands parents à notre n°1, ce qui fera toujours un implexe de 25% (16-4)/16.

    A l'inverse, si le n°1 ne se marie pas avec quelqu'un lié à lui par un ascendant, l'implexe de ses enfants sera de 12,5% car ce ne sont pas deux arrières grands parents qui manqueront à ce nouveau venu, mais deux arrières arrières grands parents, donc 2 sur 16 potentiels.

    J’espère que vous avez survécu à cet exposé car il vous aidera à mieux comprendre certaines situations rencontrées dans notre généalogie.

    Mais rassurez-vous, en matière de mariage consanguins, les familles royales européennes ont mis la barre à un niveau hors de notre portée, surtout maintenant que nous avons pris l'habitude d'aller chercher nos conjoints de plus en plus loin. On cite souvent l'exemple du roi d'Espagne Alphonse XIII qui, en plus d'avoir laissé son nom à une automobile d'une marque chère à notre ami Gilbert, avait la particularité de n'avoir à la onzième génération que 111 ancêtres différents sur les 1024 possibles, ce qui représente un implexe de 89% !

    Je ne résiste pas à la tentation de glisser ici une photo de l'automobile dont il est question plus haut dont vous avez tous compris qu'il s'agit d'une Hispano Suiza, qui plus est conduite, me semble-t-il, par une femme, histoire de me faire pardonner le machisme de mon billet sur Jeanne Marie Silvestre et ses possibles calculs, à propos duquel j'ai reçu une remarque qui m'a beaucoup peiné.

    Mariages entre apparentés, implexe

     


    3 commentaires
  • La numérotation dite Sosa ou Sosa-Stradonitz est un système de numérotation en généalogie ascendante popularisé par le franciscain Jérôme de Sosa en 1676 puis, bien plus tard, en 1898 par Stefan Kékulé von Stradonitz. La paternité en revient toutefois à un certain Michel Eyzinger à Cologne dès 1590.

    Dans ce système aujourd'hui universellement utilisé, si on donne le n°1 à une personne dans une généalogie, son père portera le n° 2 et sa mère le n°3, son grand-père paternel le n°4, sa grand-mère paternelle le n°5, son grand-père maternel le n° 6 et sa grand-mère maternelle le n°7 et ainsi de suite.

    Un petit exemple dans lequel les n° Sosa sont situés à gauche du nom de famille pour chaque individu. Je me suis donné, immodestement, le n°1. Notez que si ce n° avait été donné à ma sœur ou à mon frère, cela ne changerait rien pour les ascendants.

    La numérotation SOSA

     

     

     

     

     

     

     

    Donc le père de toute personne dans l'arbre porte le n° de son fils multiplié par deux et la mère ce numéro + 1. A l'exception du n°1, parfois appelé De cujus, tous les hommes portent des n° pairs et les femmes des n° impairs (enfin, tant que seuls les mariages hétéros sont reconnus par l'état civil).

    Ce système, parfaitement abouti est bien plus rigoureux que la notion de génération car dans une même famille, les générations d'une branche ne sont pas forcément synchrones des autres et, en cas de mariage entre apparentés, l'appartenance à une génération devient une notion impossible à définir. En d'autres termes, en cas de mariage entre apparentés, une même personne se voit attribuer plusieurs n° Sosa, pas forcément dans la même tranche générationnelle. Les logiciels de généalogie, plutôt que de visualiser plusieurs n° sur une même personne choisissent en général de ne donner que le plus petit. Ne me demandez pas pourquoi.

    J'ai néanmoins choisi de classer les billets de ce blog part générations, car il ne s'agit que d'un classement de chroniques, pas d'une stricte présentation de généalogie.

    Deux exemples de personnes portant plusieurs n° Sosa se présentent dans notre famille qui seront exposés dans deux prochains billets, ce qui vous laissera le temps de vous procurer de l'aspirine.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique