• Tragédie grecque, complément d'enquête

    Mireille, sœur, fidèle lectrice et plus rarement rédactrice de ce blog a eu l’excellente idée de rechercher le patronyme du malheureux héros de cette tragédie sur le monument aux morts de la ville de Viarmes, dont voici la liste des noms photographiée.

    tragédie grecque, complément d'enquête

     

    Constatant l'absence de Georges Albert, qui aurait dû apparaître sur le marbre sous la forme G BRETON, elle a alimenté la chronique familiale d'un commentaire fort pertinent ajouté au billet précédent.

    Cette erreur manifeste m'a toutefois interpellée car l’érection de monuments aux morts dans les communes après la guerre fût une affaire à laquelle la nation entière s'est consacrée. Tout fût fait avec le plus grand sérieux et cette oubli, pas absolument impossible, est tout de même étonnant. Je me suis donc adressé à mon ami Google

    qui m'a répondu ceci :

     tragédie grecque, complément d'enquête

     

     

    Ce monument, lui aussi dédié aux morts pour la France de la guerre de 14-18, se trouve au pied du clocher de l'église paroissiale St Pierre et St Paul à Viarmes.

    La liste des noms diffère un peu de celle du monument situé au cimentière dont la photo se  trouve au début de ce billet. L'ordre de la liste de la paroisse est vraisemblablement chronologique, sur les dates de décès, alors que l'autre est en ordre alphabétique. Certains noms sont présents sur un seul des deux monuments. Cela tient au fait que les limites de la paroisse ne sont pas exactement celles de la commune. Par exemple la mention PIROVANO H. sur le monument de l'église renvoie à Henri François Pirovano comme le montre sa fiche extraite de la base de donnée des soldats morts pour la France.

    tragédie grecque, complément d'enquête

     

    Il est né à Luzarches, tout près de Viarmes et le curé le connait apparemment comme paroissien, raison pour laquelle il se trouve sur la plaque de l'église. Son décès est enregistré à l'état civil de Paris où il résidait sans doute, raison pour laquelle il n'est pas présent sur le monument aux morts du cimetière. On le voit clairement, le curé et la municipalité avaient des sources différentes pour faire leur liste et vous le savez, si vous lisez attentivement ce qui est écrit sur ce blog, aucune source ne doit être négligée pour limiter les erreurs.

    Ceci va être démontré une nouvelle fois avec les deux porteurs du patronyme Breton morts pour la France. Les deux sont présents sur les deux monuments. la différence porte sur l'initiale de leur prénom, clairement un G sur le monument de l'église et ce qu'on prend pour un C sur l'autre. Vous l'avez compris, les C  du monument civil ressemblent beaucoup aux G. Pour vous en convaincre, comparez l'initiale du prénom de C/G Breton au G, première lettre du nom de C.Godard un peu plus bas sur le monument. Sa position sur le monument entre les lettres D et H fait qu'il ne peut s'agir que de Godard et non Codart. Et le G qui débute ce nom ressemble comme un frère à l'initiale du prénom de G/C Breton. Il est donc inutile de chercher longuement un C.Breton, vivant à Viarmes mort pour la France, car c'est bien le nom de notre cousin Georges Albert Breton qui est gravé sur les deux monuments.

    L'étude des différences entre les deux monuments serait à elle seule un passionnant projet, mais il y a deux conditions à remplir pour le mener à bien, la première est de disposer de longues heures et la seconde de refaire une photo du monument de l'église en déplaçant le pot de fleurs vers la gauche afin de pouvoir lire tous les noms de la liste. Qui sait, peut-être y a-t-il là, derrière les roses, un Charles Breton qui attend son tour pour entrer en scène.

    Je ne peux m’empêcher, pour conclure ce billet où il est question, pour la première fois je crois sur ce blog, de monuments aux morts, d'évoquer le film de Bertrand Tavernier, "La vie et rien d'autre" dans lequel un commandant interprété par un Philippe Noiret magistral s’attelle à l'immense tache d'identification des morts sur les champs de bataille en collectant les effets personnels dispersés. Il s'agit d'une fiction que je crois fidèle à ce que fut la période d'après guerre, celle pendant laquelle ces monuments qu'on trouve dans chaque village ont été érigés. je me souviens en particulier de deux représentants d'une commune qui sont désespérés car aucun ressortissant de celle-ci n'étant mort au combat, il ne peuvent ériger de monument. Si vous ne connaissez pas ce film, je vous le recommande.

     


  • Commentaires

    1
    Mireille
    Vendredi 11 Novembre 2016 à 13:55

    Remarquable perspicacité... Effectivement, ce n'est pas un C, mais un G. 

    Guy nous recommande un film, où il est question de monuments aux morts et d'identification de soldats disparus. J'ai pensé immédiatement  à un livre qui m' a marquée, et où il est question, entre autres, des mêmes sujets: "au revoir la haut "de Pierre Lemaitre. Mais l'approche est totalement différente, cruelle, cynique. Un livre passionnant où l'action se déroule pendant la guerre, et juste après. Lemaitre écrit habituellement des polars, et ce livre se lit comme justement comme un polar. 

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