• Mourir à Wagram

    Wagram, voila un nom qui évoque le mieux, avec Austerlitz, Iéna, Friedland et quelques autres, l'épopée napoléonienne. Ce petit village de la plaine autrichienne situé au nord est de Vienne a vu, en juillet 1809, s'affronter cent cinquante quatre mille hommes de la grande armée et cent cinquante huit mille hommes de l'armée autrichienne de l'archiduc Charles.

    Cette bataille mit fin, avec le traité de Schönbrunn, à la cinquième coalition qui unissait une bonne partie des monarchies européennes contre Napoléon.

    Ce fut aussi une des batailles les plus meurtrières, les pertes autrichiennes sont estimées à quarante mille hommes et les françaises à trente mille.

    Parmi ces derniers, se trouvait un arrière petit fils de Charles Bert, mon aïeul de la dixième génération qui porte le numéro Sosa 652.

    Voici ce que nous savons de sa mort en lisant l'acte porté sur le registre paroissial de la ville de Viarmes, en février 1810.

    Mourir à Wagram

      

     

    Pour mémoire

    décès de Jean Marie   

    Bert aux armées le

    cinq juillet 1809

    Nous Soussigné Denis Faivre Capitaine officier payeur

    remplissant les fonctions d'officier de l'état civil certifions

    qu'il résulte du registre destiné à l'inscription des actes 

    de l'état civil fait hors du territoire français pour l'an 1809

       

    que le nommé moribert marie 2e canonnier à la 3e compagnie

    du régiment fils de jean et de marie anne louvet natif de 

    Viarmes canton de Gonesse département de Seine et Oise

    signalé au registre matricule sous le numéro 330 est décédé

    à wagram par suite d'un coup de boulet aux parties

    le 5 juillet à sept heure du soir, d'après la déclaration

    à nous faite le 16 juillet 1809 par les trois témoins mâles

    et majeurs voulus par la loi lesquels ont signé au registre

    avec nos, à Vienne le seize juillet 1809 pour extrait

    conforme

    Le malheureux canonnier est né quatre octobre mil sept cent soixante douze, comme nous le montre l'acte consigné dans le registre de la paroisse par le vicaire de Viarmes

    Mourir à Wagram

      

    L'an mil sept cent soixante douze le lundi cinquième

    jour du mois d'octobre a été baptisé par moi prêtre vicaire

    de cette paroisse soussigné un garçon nommé jean pierre marie

    né d'hier du légitime mariage de jean bert, vannier et de

    marie anne louvet sa femme ses père et mère de cette

    paroisse  Le parrain Sr Pierre Collet  procureur fiscal

    de cette paroisse la marraine Marie Geneviève Saint Jean

    femme de jean vallon de la paroisse St Eustache à Paris

    soussigné avec nous

    Le nom noté par le capitaine Faivre dans le registre du régiment, moribert marie, est assez mystérieux. S'agit-il d'un surnom ? Mais le vicaire de Viarmes a bien su identifier le défunt. Jean Bert, le père du soldat, n'a de toute façon eu avec sa première épouse, Marie Anne Louvet, que trois enfants, le premier était une fille, Marie Anne, morte cinq semaines après sa naissance. Le second Jean Charles est mort à l'âge de treize mois. Jean Pierre Marie a donc bien été un acteur de cette extraordinaire aventure qui fit trembler l'Europe entière. Il avait trente six ans à sa mort, il est donc vraisemblable que la bataille de Wagram ne soit pas la seule à laquelle il ait pris part.

    Contrairement aux tués des conflits à partir de 1914, nul monument ne rappelle aux passants le sacrifice de ces malheureux. Je songe sérieusement à créer un monument virtuel où je regrouperai ces noms et dates oubliés. 

     


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