• Un patriarche bien caché (1)

    Ce billet , mis en ligne le 26 décembre 2020 a fait l'objet d'une mise à jour le 12 janvier 2021, suite à une remarque faite par une lectrice attentive, qui n'est autre que ma sœur Mireille, remarque  dans laquelle elle me signalait de nombreux oublis dans le tableau établi à partir des relevés des bénévoles de Généagier. Des mariages effectivement célébrés à Maclas , selon les registres, pendant la période où ceux-ci étaient célébrés au chef lieu de canton étaient notés comme absent des registres dans le tableau. Mais le mariage entre Blaise Boucher et Marie Catherine Eparvier est bel et bien toujours manquant, et le mystère reste donc entier.

    Les lignes que vous parcourez en ce moment ont bien failli ne jamais être écrites. En effet sans la perspicacité de Mireille, ma sœur, Jacques Pioton, le personnage principal de ce billet, n'aurait peut-être jamais trouvé sa place dans notre arbre généalogique familial sous le numéro Sosa 1594.

    Tout commence, comme souvent, par un mariage. Mais ce mariage a une particularité plutôt gênante : il est introuvable.

    D'une part nous avons Blaise Boucher, notre Sosa 48. Fils de Jean Boucher et de Jeanne Marie Mousset, il est né le dix neuf septembre mil sept cent soixante dix. Voici son acte de baptême :

    Un patriarche bien caché

      

    blaise boucher fils légitime de jean boucher laboureur du lieu

    de gencenas paroisse de bessey et de jeanne marie mousset né hier

    a été baptisé par moi curé soussigné dans l'église dudit bessey le

    vingtième septembre mil sept cent septante . son parrain a été

    blaise boucher laboureur dudit lieu de gencenas oncle du baptisé

    et la marraine anne brias épouse de jean mousset laboureur dudit

    lieu de gencenas en présence de claude flacher laboureur dudit

    lieu de gencenas et de jean baptiste flacher granger des ??

    ?? dans la paroisse de malleval qui ont déclaré ne savoir signer

    de même que ledit parrain et ladite marraine de ce enquis

    D'autre part nous avons Marie Catherine Eparvier. Le couple a eu huit enfants, tous né à Gencenas. La filiation de l'épouse pose un problème puisque l'acte de mariage avec Blaise Boucher est introuvable. On pourrait aussi légitimement se poser la question de l'identité de l'époux. Bien sûr, il s'appelle Blaise Boucher -c'est bien ce nom qu'on trouve sur les actes de naissance de ses enfants-  mais est-il bien le fils de Jean et Jeanne Marie Mousset comme je l'ai écrit plus haut ?

    Examinons pour répondre à cette question l'acte de décès de Marie Catherine Eparvier :

     Un patriarche bien caché

      

    Mairie de Bessey

    arrondissement de St Etienne département de la Loire

    l'an mil huit cent dix sept et le trente août à cinq heures du soir par

    devant nous Etienne Garde cultivateur, maire et officier de l'état civil

    de la commune de Bessey canton de Pelussin département de la Loire et

    municipalité de Bessey est comparu Blaise Boucher âgé de quarante

    huit ans, jean colombet âgé de quarante sept ans et antoine celar 

    âgé de soixante trois ans tous les trois cultivateurs et habitants au

    lieu de gencenas commune de Bessey, lesquels nous ont déclaré que

    le trente août mil huit cent dix sept à huit heures du matin

    Catherine Epervier née dans la commune de pelussin âgée de

    trente trois ans épouse dudit Boucher est décédée dans la

    maison dudit Boucher son mari située audit lieu de gencenas le

    dit colombet témoin a signé avec nous le présent acte, non lesdits

    Boucher déclarant et celar témoin qui ont déclaré ne savoir

    signer après avoir été sommés tous les trois de signer et après

    que lecture du présent acte leur a été faite.

    C'est Blaise Boucher, l'époux de Marie Catherine Eparvier, nommée Catherine  Epervier dans cet acte, qui déclare le décès. Son âge, quarante huit ans, est mentionné dans le texte. Nous sommes en mil huit cent dix sept, la date de naissance de Blaise Boucher, l'époux de Marie Catherine Eparvier se situe donc vers mil sept cent soixante neuf. Et Blaise Boucher, le fils de Jean Boucher et Jeanne Marie Mousset est justement né en 1770. Gencenas où Blaise est né, comme tous ses enfants et où son épouse est décédée est un hameau de quelques dizaines de maisons. Aucun autre Blaise Boucher n'est né à Gencenas à cette période. On peut sans prendre aucun risque affirmer que l'époux de marie Catherine Eparvier est bien le fils de Jean et Jeanne Marie Mousset.

    La branche Eparvier de l'arbre familial pose un autre problème. En effet le nom Boucher est arrivé pratiquement jusqu'à nous puisque c'est celui que portait notre mère, Louise Fernande Boucher. L'absence du mariage de Blaise Boucher, son arrière grand père, s'est résolu assez facilement puisque il a passé toute sa vie dans le village berceau de la famille, Gencenas. Eparvier est un nom nouveau. Qui étaient les parents de Marie Catherine ? où vivaient ils ? comment allons nous pouvoir remonter le temps dans la direction qui conduit à de plus lointains aïeux ?

    L'acte de décès de Marie Catherine Eparvier contient heureusement de précieux indices. Nous savons qu'elle est née à Pélussin et qu'elle avait environ trente trois ans à son décès. Si les informations fournies par les témoins au rédacteur de l'acte sont correctes, on devrait trouver son acte de naissance à Pélussin vers 1784.

    Et nous avons deux candidates qui pourraient "faire l'affaire" :

    Marie Catherine Eparvier, née le trente août mil sept cent quatre vingt trois, dont voici l'acte de baptême :

    Un patriarche bien caché

     

    L'an que dessus (1783) et le trente un d'août j'ai baptisé marie catherine fille

    de bonaventure eparvier et marie rioton de la chieze paroisse de pelussin née

    d'hier le parrain bonaventure mallecour cousin et la marraine m.catherine

    eparvier tante présent marc eparvier et etienne champalier

    L'autre possibilité est sa sœur Marie Marguerite née le neuf novembre mile sept cent quatre vingt cinq, mais nous écarterons cette candidate puisque elle décèdera dès l'âge de quatre ans.

    J'hésitais encore à valider l'hypothèse en l'absence d'acte de mariage car nouvelles recherches tant à Bessey Pélussin et Maclas n'avaient rien donné. Il fallait aussi vérifier Maclas car pour les années républicaine VII et VIII, l'administration avait imposé que les mariages soient célébrés au chef lieu de canton. Bessey se trouvait dans le canton de Maclas et la période allant d'octobre 1798 à octobre 1800 était probablement celle pendant laquelle le mariage avait été célébré, le premier enfant du couple étant né en février 1801. Ma sœur eu alors l'idée de consulter la base de donnée généagier. Cette association a fait un énorme travail de décryptage des registres paroissiaux et d'état civil de nombreuses localités de la Loire et du Rhône. Et voici ce qu'on obtient lorsque on interroge cette base :

    Pour faciliter la lecture, nous avons éliminé les colonnes sans intérêt pour notre utilisation. Nous avons ajouté un symbole à gauche de la première colonne dont voici la signification : 

    • un cercle vert si le mariage est présent dans les promesses de mariages du registre de Maclas
    • un disque vert si mariage est présent dans les promesses de mariages et dans les mariages des registres de Maclas
    • une carré si le mariage est présent seulement dans les mariages (absent des promesses de mariage)
    • pas de symbole si le mariage est absent sur les deux documents

    Un patriarche bien caché (1)

    On trouve dans ce document de nombreux mariages qui ne sont pas dans les registres mis en ligne par les archives départementales. Ces mariages n'ont bien sûr pas été inventés par les bénévoles de geneagier qui font un travail dont le sérieux n'est contesté par personne. Il est clair qu'au moment ou il ont fait ces relevés, il avait sous les yeux un autre document que celui qu'on trouve sur le site des Archives départementales. Mais ces relevés sont assez anciens et n'ont pas été numérisés par geneagier et la personne qui les a réalisée ne se souvient plus de la source utilisée. 

    Si vous cliquez sur la vue pour faciliter sa lecture, regardez la quatrième ligne en partant du bas : A l'orthographe des noms près, nous retrouvons bien le mariage recherché et le relevé confirme l'hypothèse faites plus haut Blaize Bouche (Blaise Boucher), fils de jean et jeanne Marie Mousset à bien épousé Marie Eparvier (Marie Catherine Eparvier), fille de Bonaventure et Marie Rioton. le mariage a été célébré le onze mai mil huit cent à Maclas.

    Les conditions sont dorénavant remplies pour nous lancer à la recherche des ancêtres de Marie Catherine Eparvier. Mais comme d'autres embuches vont se mettre sur cette route, les péripéties de cette recherches seraient bien trop longues et seront donc contées dans un billet qui arrivera bientôt.

     


  • Commentaires

    1
    Nico
    Samedi 26 Décembre 2020 à 09:49
    Un vrai travail d'enquête, beau boulot:)
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