• Un patriarche bien caché (3)

    Le temps est venu de vous présenter le personnage qu' évoque le titre de cette série de billets. Il s'agit de Jacques Pioton appelé aussi parfois Piotton ou Pioton la rive. Il est l'arrière-grand-père de Marie Marguerite Jacquemet, notre Sosa 199. Jacques porte le n°1594. Pour mieux connaitre Jacques Pioton, je vous propose de lire son acte de décès.

    Un patriarche bien caché (3)

     

    Jacques pioton dit la rive maitre chirurgien de la fouillouse âgé

    d'environ cent huit ans décédé le dix neuf du mois de juin

    de l'année mil sept cent dix huit a été enterré ce vingtième

    du même mois dans la chapelle de St anne par moi vicaire

    soussigné en présence de Jean Bravaret et claude briot

    qui ont déclaré ne savoir signer de ce enquis

    Nous n'avons trouvé à ce jour que deux centenaires dans notre arbre généalogique. l'un d'entre eux est donc Jacques Pioton qui détient, avec ses 108 ans, un record qui sera difficile à battre. L'autre est claudine Bonnardel qui est morte à Roisey le onze novembre mil sept cent quarante et dont l'acte de décès nous apprend qu'elle est âgée de cent ans. Par un curieux hasard, Claudine Bonnardel se trouve être la belle sœur de Jean Garde, un des grands-pères de Marie Marguerite Jacquemet dont il a déjà été question dans cette histoire. Notons que nous ne connaissons pas les actes de baptême de nos deux centenaires. Leur âge n'est donc pas absolument certain.

    Mais la longévité de jacques Pioton n'est pas sa seule caractéristique remarquable. Sa profession, chirurgien se démarque clairement des laboureurs et autres vignerons qui constituent le gros des troupes qui peuplent notre généalogie.

    On trouve aussi une trace de Jacques Pioton sur Internet grâce à la numérisation d'ancien documents. Deux sources existent pour le texte que vous trouverez ci-dessous, Gallica, d'une part, et Google qui l'a déniché dans les archives de l'université du Michigan, aux Etats-Unis!

    Sous la plume de Pétrus Peyret, voici ce qu'on trouve dans l'article "notes statistiques sur la commune de la Fouillouse" paru dans les annales de la société impériale d'agriculture, industrie, science, arts et belles lettres du département de la Loire pour l'année 1870.

    Un patriarche bien caché (3)

     

    Ce document nous apprend que Jacques Pioton exerçait à la Fouillouse en 1687. Mais se sont, comme souvent, les actes portés sur les registres paroissiaux  qui nous fournissent les informations les plus précieuses sur la vie de Jacques Pioton et de sa famille.

    L'acte le plus ancien que nous ayons pu consulter est celui du baptême de son fils Jean à la Fouillouse en juin 1660 :

    Un patriarche bien caché (3)

      

    Jehan fils à sieur Jacques Pioton dict Culline
    maitre chirurgien et dame Marguerite Pollicard a
    été baptisé par moi vicaire soussigné a été son parrain
    Me Jehan de la Forge, capp(itain)e — & juge royal de la ?
    et sa marraine demoiselle Marye Vaulterin au lieu et place
    demoiselle Claire Vaulterin qui ont signé en la
    présence des soussignés huy XV (15) [ou XX (20)] juin mil six cent
    soixante

    Cette transcription m'a gentiment été  fournie par Maryse (pseudo Matzy), sur le forum paléographie de geneanet.  

    Huit autres enfants naîtront du couple Jacques Pioton marguerite Pollicard, jusqu'à la mort de celle-ci le vingt trois décembre mil six cent quatre vingt quatorze. Parmi ces enfants, on trouve Marguerite, née le vingt quatre septembre mil sept cent quatre-vingt treize. c'est elle qui va épouser Mathieu Jacquemet, vous retrouverez facilement ce couple dans le billet précédent de cette saga, sous les numéro Sosa 796 et 797.

    Moins d'un an après la mort de Marguerite Pollicard, son épouse, Jacques Pioton va épouser Jeanne David. Celle-ci lui donnera à son tour trois enfants. Le dernier né, sauf oubli de notre part, est André qui vient au monde le onze décembre mil six cent quatre vingt.

    l'année de naissance de Jacques Pioton, déduite de l'âge mentionné dans son acte de décès est mil six cent dix. Jacques Pioton avait donc soixante dix ans à la naissance ce dernier enfant. Et il en avait cinquante au moment de la naissance du premier, Jehan, en mil six cent soixante. Voila une belle longévité. Mais avoir cinquante ans à la naissance de son premier enfant n'est vraiment pas commun.

    Nous avions évoqué, à la fin du billet précédent consacré à cette famille, les différentes hypothèses qui pourrait expliquer la dispense qu'ont du obtenir Pierre Rioton et Marie Marguerite Jacquemet pour pouvoir  convoler en juste noces, il en est une que nous avons l'audace d'échafauder : Jacques Pioton qui est, c'est sûr, l'arrière-grand-père de Marie Marguerite Jacquemet, est aussi le grand-père de Pierre Rioton. Il faut pour cela que le père de Pierre Rioton, prénommé Antoine, soit le fils de Jacques Pioton. Voici à quoi ressemblerait cette partie de l'arbre généalogique familial:

    Un patriarche bien caché (3)

     

    Ce qui est en trait plein sur ce diagramme est démontré, ce qui est en pointillé ne l'est pas.

    Cette hypothèse implique que le patronyme Pioton que porte Jacques (Sosa 792/1594) évolue vers Rioton en une ou deux génération. Ce genre d'évolution n'est pas exceptionnel.

    Les arguments qui plaident pour cette hypothèse sont les suivants :

    • Jacques Pioton, tout comme Antoine Rioton et Pierre Rioton exercent la profession de chirurgien, qui n'est pas très répandue. Que trois générations de toute façon liées par le mariage de Pierre Rioton avec Marie Marguerite Jacquemet exercent cette profession avec une autre explication que notre hypothèse serait un vraiment étrange hasard.
    • Comme nous l'avons vu plus haut, le premier enfant connu de Jacques Pioton est né alors que celui-ci avait environ cinquante ans. Il est très vraisemblable qu'il ait eu des enfants avant
    • Il est peu probable qu'Antoine Rioton (Sosa 396) soit le fils de Marguerite Policard. Marguerite avait vingt et un an à la naissance de Jean (Jehan) le premier enfant que nous lui connaissons est né en 1660 et ses frères et sœurs se succèdent sans guère laisser de place pour un oublié dans les registres. Pierre Rioton est né vers 1692, année calculée avec l'âge déclaré à son décès, ce qui n'est guère compatible avec un mariage de son père Antoine et une naissance de celui-ci comme fils de Marguerite Policard.
    • Donc le plus probable est que Antoine Pioton devenu Rioton est né d'un mariage antérieur entre Jacques Pioton et une première épouse aujourd'hui inconnue. Par ailleurs, nous savons qu'Antoine Rioton vivait dans le Dauphiné, vraisemblablement au Grand Serre, dans la Drôme. Il est possible que son père vivait aussi dans cette région avec sa première épouse et qu'il ne se serait installé à la Fouillouse qu' après le décès de celle-ci. Si Antoine, son fils, est resté sur la rive gauche du Rhône et qu'il y ait passé le reste de sa vie, c'est qu'il était adulte lorsque Jacques, son père a migré sur la rive droite du fleuve, peut-être était-il déjà marié avec Marguerite Decalignon et, vu le rythme auquel Jacques Pioton "produisait" ses enfant, gageons qu'Antoine avait de nombreux frères et sœurs.

    Il s'agit maintenant de vérifier que cette élégante construction n'est pas un pur rêve. Trouverons nous un jour un document qui la confirme ? A ce jour nos recherches pour trouver les documents suivants sont restées vaines :

    • L'acte de mariage entre Jacques Pioton et Marguerite Policard en espérant qu'il soit mentionné que jacques est veuf de X
    • L'acte de naissance de Pierre Rioton
    • L'acte de mariage entre Antoine Rioton et Marguerite Decalignon en espérant qu'il soit filiatif

    La pratique de la généalogie enseigne, entre autres vertus, la patience. Donc je vous dis à bientôt.

     

     


  • Commentaires

    1
    quagliata
    Samedi 6 Février 2021 à 18:46

    Quel dénouement !

    On remonte loin là dis donc, avant la révolution...ça m'épate 

      • Dimanche 7 Février 2021 à 07:32

        Ma chère nièce, il n'y a vraiment pas de raison d'être épatée, au moins pour ce qui concerne l'époque où ont vécu les personnes dont il est question dans ce billet. L'immense majorité de nos ancêtres ont vécu avant la révolution. C'est même à ce moment, entre la 6eme et la 7eme génération, que commence le coté intéressant de la généalogie, après, c'est trop facile !

        Commentaire qui n'a rien à voir : chaque fois que quelqu'un utilise le verbe épater, je pense immédiatement à une chanson de Bobby Lapointe, "je suis né au chili". Vu ta culture musicale tu connais forcément. Sinon, il est temps de combler cette lacune.

         

    2
    RITT BIZOS
    Dimanche 21 Août 2022 à 21:17

    Bonjour, très intéressée par votre blog. Un de nos ancêtres est Claude PIOTON LARIVE, marié à Françoise JOANIN ou GEANIN, bourgeois de Lyon. Savez-vous s’il est le frère de Jacques, ce fameux médecin centenaire ? Il serait mort entre 1694 et 1698. Merci d’avance et bonne soirée.

    3
    Lundi 22 Août 2022 à 09:27

    Bonjour, nous n'avons que peu d'informations sur Jacques Pioton la rive avant son mariage avec Marguerite Policard. Nous ne connaissons pas ses date et lieu de naissance ni le nom des ses parents. La date de décès de Claude Pioton mentionnée dans votre message fait de lui un frère possible de Jacques. On trouve aussi sur généanet un Claude Pioton la rive, époux de Françoise Joanin qui serait le père de Jacques. malheureusement il n'y a aucune mention de date  lieu ou source.

    Je serais très heureux de discuter avec vous de cette branche de notre généalogie que nous avons probablement en commun, en particulier si vous avez des éléments confortant vos hypothèses. Auriez vous la bonté de me rappeler au 06 74 12 28 76.

    Cordialement.

    G.Bonneton

      • RITT BIZOS
        Lundi 22 Août 2022 à 13:41

        Merci beaucoup de votre réponse si rapide, je demande à ma sœur Mme Peter Catherine de vous rappeler car elle est plus au courant que moi de ce côté de notre généalogie, en espérant découvrir peut-être des cousins très éloignés

      • Vendredi 18 Novembre 2022 à 12:31

        Nous avons réouvert le dossier de la famille Pioton pour tenter de répondre à votre question, malheureusement sans succès. Néanmoins nous n'avons complètement perdu notre temps et Claude Pioton a rejoint notre arbre familial, même si nous ne savons toujours le relier à ceux qui s'y trouvaient avant lui. Vous saurez tout, en particulier la date de décès de Claude Pioton, en lisant les deux billets  consacrés à cette saga:

         

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