• Un patriarche bien caché (2)

    Dans le premier billet consacré à la recherche des aïeux de la branche Eparvier de notre généalogie familiale [un patriarche bien caché (1)] nous avons validé la filiation des époux Blaise Boucher et Marie Catherine Eparvier, bien que leur acte de mariage reste, à ce jour, introuvable.

    L'étape suivante consiste à rechercher les ascendants de l'épouse, puisque, coté époux, ce travail a déjà été fait, au moins sur deux générations.

    Avant de nous lancer dans le compte rendu de cette nouvelle aventure généalogique, il faut faire quelques remerciements :

    Pour Mireille ma sœur, qui a fait le plus gros du travail, après avoir largement participé à l'étape précédente

    Pour l'association généagier dont les travaux ont, une nouvelle fois, été d'une grande utilité.

    C'est grâce à généagier, par exemple, que nous savons que Bonaventure Eparvier et Marie Marguerite Rioton, les parents de Marie Catherine Eparvier, se sont mariés à Pélussin le quatre juin mil sept cent quatre vingt deux. Voici l'acte rédigé à l'occasion de ce mariage :

    Un patriarche bien caché (2)

     

    L'an que dessus et le quatre de juin Bonaventure Eparvier fils de pierre et de

    Marie Beraud de la chieze paroisse de Pélussin d'une part et Marie Marguerite Rioton

    fille de Pierre et de veuve Marie Marguerite Jacquemet de la rivory paroisse de Roisey dument remise

    par Jamet vicaire de Roisey du 2 juin

    Ce texte est vraisemblablement la transcription d'un acte plus complet que nous ne connaissons pas. Bien que très court, ce document nous donne l'essentiel, à savoir la filiation des deux époux. On voit aussi dans ce document la fâcheuse manie qu'avaient certains curés d'écrire, pour dater un acte, "l'an que dessus" plutôt que de mettre l'année en clair, obligeant le lecteur à remonter le temps jusqu'à trouver l'acte le plus proche dans lequel l'année est notée. Nous vous épargnerons ce travail. Faites nous confiance, cet acte a bien été rédigé en mil sept cent cinquante huit.

    Nous connaissons donc maintenant les grand-parents de marie Catherine Eparvier. Il s'agit de Pierre Eparvier et Marie Beraud pour la branche paternelle et de Pierre Rioton et Marie Marguerite Jacquemet pour la branche maternelle. Du coté paternel, il n'y a pas grand chose à dire, la famille Eparvier est installée à Pélussin depuis longtemps. Au moins jusqu'à la douzième génération et Antoine Eparvier qui meurt le cinq mars mil six cent trente six. On ne trouve dans cette branche que des habitants de cette région située sur le plateau qui sépare la vallée du Rhône du massif du Pilat.

    La branche maternelle va nous faire voyager un peu. Nous n'irons pas très loin, seulement à Saint Chamond dans un premier temps. Ville natale d'Antoine Pinay et d'Alain Prost, Saint Chamond se trouve sur la rive gauche du Gier, rivière affluent du Rhône qui marque la limite nord du massif du Pilat. C'est à Saint-Chamond qu'est née Marie Marguerite Rioton, l'épouse de Bonaventure Eparvier, tout comme sa mère Marie Marguerite Jacquemet.

    C'est le mariage entre Pierre Rioton et Marie Marguerite Jacquemet qui va retenir notre attention. Autant le mariage de sa fille Marie Marguerite avec Bonaventure Eparvier était court, quatre lignes du registre de Pélussin, autant celui-ci est long puisqu'il occupe pas moins de onze pages du registre de Roisey. Nous vous épargnerons la lecture de cet acte, en particulier les trois pages écrites en latin. Tout ce qui est vraiment important tient dans les premières lignes que voici:

    Un patriarche bien caché (2)

     

    Un patriarche bien caché (2)

     

    le troisième octobre mil sept cent cinquante huit nous célébrant la sainte

    messe avons donné la bénédiction nuptiale à Sieur Pierre Riotton

    maitre chirurgien occultiste veuf de Jeanne Garde du lieu

    de la Rivory paroisse de Roisey

    et à demoiselle Marie Marguerite Jacquemet fille légitime de 

    Jean Baptiste Jacquemet marchand demeurant à la ville de St Chamond

    et de demoiselle Marie Garde; ayant obtenu dispense de

    l'empêchement du second au troisième degré d'affinité qui se

    trouvait entre eux, de notre St Père le pape datée à Rome ...

    La suite n'est qu'une longue description des échanges entre les ecclésiastiques français et le Vatican en vue d'obtenir la dispense. La bulle papale accordant la dispense, rédigée en latin, est insérée dans le registre. J'ai confié ce texte à la prof de français du collège de Ris Orangis, dont mes enfants ont gardé un excellent souvenir, qui est aujourd'hui retraitée et habite notre rue à deux pas de notre maison. J'espère que cette bonne latiniste me livrera une traduction de la bulle. Si elle contient quelque chose d'intéressant pour notre recherche, nous complèterons ce billet.

    Plus intéressant d'un point de vue généalogique, l'acte nous donne la filiation de l'épouse qui est la fille de Jean Baptiste Jacquemet et de marie Garde. La filiation de l'époux n'est pas donnée mais nous savons qu'il est veuf de Jeanne Garde. Nous avons retrouvé l'acte de ce premier mariage, célébré lui aussi à Roisey le vingt cinq janvier mil sept cent vingt cinq.

    Nous reviendrons un peu plus tard sur cet acte, il faut auparavant nous occuper de la dispense que les futurs époux ont dû obtenir pour pouvoir se marier. Une dispense d'affinité du second au troisième degré signifie en droit canon qu'un des grand parents d'un des deux époux est aussi l'arrière grand parent de l'autre. Cela fait de nombreuses possibilités, chacun des futurs époux ayant comme il se doit deux grand pères, deux grand mères, quatre arrière grands pères et quatre arrière grand mères.

    Pour trouver qui est l'aïeul commun à nos deux tourtereaux, pas d'autre solution que de remonter le temps à la recherche des actes qui balisent leur histoire, ce qui est de toute façon le but de toute entreprise généalogique. Nous commencerons pas la branche paternelle et allons donc revenir sur le premier mariage de Pierre Rioton-avec Jeanne Garde- dont voici l'acte :

    Un patriarche bien caché (2)

      

    Un patriarche bien caché (2)

     

    Le vingt cinq janvier mil sept cent vingt cinq sieur

    pierre rioton maitre chirurgien fils légitime de défunt antoine rioton aussi

    maitre chirurgien et de vivante demoiselle marguerite decalignon du bourg

    de serre en dauphiné d'une part de jeanne garde veuve de françois

    nicolas de la rivory paroisse de roisey fille de défunt jean garde et de vivante

    claudine bonnardel de la faury même paroisse de roisey ont reçu le

    sacrement de mariage après avoir été dument publié une fois ici et à

    serre sans avoir découvert aucun empêchement ni opposition quelconque ainsi

    qu'il nous apparu par le certificat de monsieur joannard curé dudit serre

    daté du vingt janvier mil sept cent vingt cinq les parties ayant obtenu

    dispense des autres deux bans le vingt deuxième janvier susdite année

    ladite dispense signée ...

    Nous connaissons les parents de Pierre Rioton. Il faut maintenant rechercher ses grands-parents. Pour cela, l'idéal serait de trouver leur acte de mariage. Où faut-il chercher ? Nous savons qu'ils demeuraient à Serre en Dauphiné. Plusieurs localités peuvent correspondre à ce nom dans un des départements qui constituent aujourd'hui la province d'autrefois, l'Isère, la Drôme et les Hautes Alpes.

    Un examen des registres de ces différentes paroisses, pour la période mil sept cent vingt cinq, s'impose. Et il apparaît que le curé Joannard administrait la paroisse qui correspond aujourd'hui à la commune du Grand Serre qui se trouve dans la Drôme, tout près de Hauterive, la patrie du facteur Cheval. Malheureusement, les registres paroissiaux du Grand Serre ne commencent qu'en mil sept cent vingt. L'année estimée de naissance de Pierre Rioton, déduite de l'âge mentionné dans son acte de décès est mil six cent quatre vingt douze. Aucune chance donc de trouver son acte de baptême ni l'acte de mariage de ses parents dans le registre du Grand Serre.

    En réponse à une question posée sur le forum de Geneanet consacré à la Drôme, une généalogiste a eu la gentillesse de consulter la base de données de l'association "Etudes Généalogique de la Drôme" et me signale qu'aucun contrat de mariage entre un Antoine Rioton et Marguerite Decalignon n'est recensé à ce jour. Nous devrons donc en rester là, au moins pour le moment, sur la branche paternelle. Il n'est pas du tout impossible que de nouvelle informations apparaissent un jour sur cette branche si, par exemple, un autre généalogiste poste sur internet le résultat de ses recherches avec un mariage dans une autre localité. Les hypothèses que nous allons formuler seront alors soit confirmées, soit réduites en petit bois...

    Nous avons eu plus de succès avec la branche maternelle et la recherche des aïeux de Marie Marguerite Garde, la seconde épouse de Pierre Rioton qui est notre Sosa 199. Ses quatre grands parents sont connus ainsi que six de ses arrière grands-parents. La base de données Généagier nous a beaucoup aidé pour ce travail. Nous ne nous attarderons pas sur chacun des individus qui ont fait leur apparition dans notre généalogie familiale, à l'exception notable de l'un d'entre eux sur lequel nous reviendrons plus tard.

    Voici deux petits arbres généalogiques montrant l'ascendance sur trois générations des époux Pierre Rioton et Marie Marguerite Jacquemet.

    Tout d'abord, celui de Pierre Rioton 

    Un patriarche bien caché (2)

     

      

    Et celui de Marie marguerite Jacquemet:

    Un patriarche bien caché (2)

     

    Il nous faut maintenant vérifier l'hypothèse formulée plus haut en recherchant parmi le groupe des grand-parents d'un des époux celui qui peut être l'arrière grand parent de l'autre. Les tableaux ci-dessous montrent les combinaisons que nous devons examiner. Il y a un tableau pour les aïeux masculins et un pour les féminins.

    Voici celui qui donne les combinaisons possibles pour la branche masculine.

     

    Un patriarche bien caché (2)

     

    On peut voir sur ce tableau que de nombreuses possibilités existent qui remplissent les conditions de l'hypothèse de départ. Mais le peu d'informations que nous avons sur les ascendants de Pierre Rioton nous empêche d'arriver à une conclusion. Après tout, comme nous n'avons pas trouvé trace du mariage de ses parents, nous ne connaissons que le nom de famille de ses deux grands-pères. Cela suffit toutefois pour éliminer certains candidats que nous avons marquées d'une croix rouge.

    La situation pour la branche féminine est plus incertaine encore :

    Un patriarche bien caché (2)

     

    En effet, comme les noms de famille se transmettent par les mâles, nous ignorons tout des grands-mères et arrière grands-mères de Pierre Rioton.

    La situation semble désespérée, mais la pratique assidue de la généalogie a vraisemblablement maintenu dans le cerveau de vos serviteurs une capacité à bâtir des raisonnements plus ou moins alambiqués. Et une des trente deux possibilités qui se présentent a nos faveurs. Mais ce billet est déjà bien long et il en faudra donc un troisième pour l'exposer.

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :