• La numérotation dite Sosa ou Sosa-Stradonitz est un système de numérotation en généalogie ascendante popularisé par le franciscain Jérôme de Sosa en 1676 puis, bien plus tard, en 1898 par Stefan Kékulé von Stradonitz. La paternité en revient toutefois à un certain Michel Eyzinger à Cologne dès 1590.

    Dans ce système aujourd'hui universellement utilisé, si on donne le n°1 à une personne dans une généalogie, son père portera le n° 2 et sa mère le n°3, son grand-père paternel le n°4, sa grand-mère paternelle le n°5, son grand-père maternel le n° 6 et sa grand-mère maternelle le n°7 et ainsi de suite.

    Un petit exemple dans lequel les n° Sosa sont situés à gauche du nom de famille pour chaque individu. Je me suis donné, immodestement, le n°1. Notez que si ce n° avait été donné à ma sœur ou à mon frère, cela ne changerait rien pour les ascendants.

    La numérotation SOSA

     

     

     

     

     

     

     

    Donc le père de toute personne dans l'arbre porte le n° de son fils multiplié par deux et la mère ce numéro + 1. A l'exception du n°1, parfois appelé De cujus, tous les hommes portent des n° pairs et les femmes des n° impairs (enfin, tant que seuls les mariages hétéros sont reconnus par l'état civil).

    Ce système, parfaitement abouti est bien plus rigoureux que la notion de génération car dans une même famille, les générations d'une branche ne sont pas forcément synchrones des autres et, en cas de mariage entre apparentés, l'appartenance à une génération devient une notion impossible à définir. En d'autres termes, en cas de mariage entre apparentés, une même personne se voit attribuer plusieurs n° Sosa, pas forcément dans la même tranche générationnelle. Les logiciels de généalogie, plutôt que de visualiser plusieurs n° sur une même personne choisissent en général de ne donner que le plus petit. Ne me demandez pas pourquoi.

    J'ai néanmoins choisi de classer les billets de ce blog part générations, car il ne s'agit que d'un classement de chroniques, pas d'une stricte présentation de généalogie.

    Deux exemples de personnes portant plusieurs n° Sosa se présentent dans notre famille qui seront exposés dans deux prochains billets, ce qui vous laissera le temps de vous procurer de l'aspirine.


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  • Ce billet est consacré à Françoise Bonneton, née le 2 mars 1832 à Saint Pierre de Bœuf.

    Son père, Jean François Bonneton est le premier des Bonneton à ne pas déclarer, sur les actes d’état civil, la profession d’agriculteur puisqu'il est marinier. D’ailleurs, à la génération précédente, la famille a quitté le plateau qui lie la vallée du Rhône aux contreforts du massif du Pilat pour se rapprocher du fleuve. Le grand père de Françoise, lui aussi prénommé Jean François, histoire de compliquer un peu la vie des malheureux généalogistes à venir, est né à Véranne, il a  épousé Jeanne Rondet, une fille de Saint Michel sur Rhône, qu’on appelait d’ailleurs Saint Michel sous Condrieu jusqu’à la révolution et dont le sol porte les ceps du divin Château Grillet. Le père de Françoise est donc marinier sur le Rhône. Le fleuve impétueux est utilisé depuis l’antiquité mais, au dix-neuvième siècle, l’essor industriel provoque un fort développement du transport fluvial et attire une nombreuse main d’œuvre que la terre peine à nourrir. Ce nom de marinier recouvre de nombreuses professions soit embarquées soit au sol pour le halage. La seule chose certaine est qu’il est salarié puisque les propriétaires sont appelés dans les actes du nom de patron sur le Rhône. Il a épousé Magdeleine Seux, qui compte aussi beaucoup de marinier dans sa famille. Lui-même est né à Limony, toujours au bord du fleuve mais déclare vivre à Saint Pierre de Bœuf jusqu’à sa mort. Le couple a trois enfants. L’aîné, né en 1820 sera menuisier, le premier d’une lignée que mon père, le regretté jojo, aurait sans doute continuée si les aléas de la vie ne s’y était opposé. C’est de lui que nous descendons. Le benjamin, François né en 1827 sera marinier, comme son père. La cadette, Françoise naît en 1832.

    Cet extrait de l'arbre vous aidera, je l’espère, à mieux comprendre le contexte familial de ce billet.

     

    Le tragique destin de Françoise Bonneton

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En 1832, Françoise naît trois ans avant l’ouverture de la première filature de soie à Saint Pierre de Bœuf. Car la soie est la grande affaire du moment. Lyon a acquis pour son travail une réputation qui ouvre de nombreux débouchés et favorise un peu partout dans la région l’ouverture d’ateliers. Françoise était ouvrière en soie, sans doute depuis son adolescence. Des journées de quatorze heures de travail, jusqu’à un décret de 1848 qui les a limitées à douze, passées dans l’atmosphère surchauffée par les bacs d’eau bouillante, nécessaire au dévidage des cocons, ont été la vie de  la sœur de l’arrière-grand-père de Jojo.

    La suite tient en quelques lignes tracées sur le registre d’état civil par Joseph Berger, maire du village en 1851.

    C’est Jean, le frère aîné de Françoise, qui fait la déclaration que je transcris pour épargner un pénible déchiffrage aux lecteurs peu familiers de l’écriture de cette époque.

     Le tragique destin de Françoise Bonneton

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce jourd’hui sept aout mil huit cent cinquante-un

    à sept heures du matin devant nous Berger Joseph maire et

    Officier de l’état civil de la commune de St Pierre de Bœuf

    sont comparus Jean Bonneton agé de trente ans,

    menuisier, frère de la décédée ci après dénommée et

    Seux Pierre âgé de cinquante son oncle maternel

    patron tous deux domiciliés à St Pierre de Bœuf

    qui nous ont dit que Bonneton Françoise, âgée de

    dix neuf ans, fille légitime de défunt Jean Bonneton

    et de vivante Magdeleine Seux, ouvrière

    en soie domiciliée à St Pierre de Bœuf ayant disparu

    dans la nuit du quatre au cinq de ce mois a été trouvée

    et reconnue gisante au bord du Rhône hier matin du courant

    suivant le rapport de M. le juge de paix en date de ce jour.

    Peut-être que la lecture du rapport du juge de paix sur cette mort nous en apprendrait plus, mais les tentatives que j’ai fait pour l’obtenir auprès des archives départementales de la Loire, où il est censé se trouver, sont restées vaines. En allant sur place, nous aurions peut-être plus de succès.

    La disparition d’une jeune fille de dix-neuf ans par une nuit d’août  au bord d’un fleuve, qui ferait sans doute l’ouverture des journaux télévisés aujourd’hui, a été réglée, sous Louis Philippe qui régnait à ce moment, en deux jours. Autres temps, autres mœurs.


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  • L’histoire dont il est question dans ce billet se déroule au XVIII ème siècle, sous le règne de Louis XV. Mais, vous vous en doutez, le héros de cet épisode n’est pas issu de la famille royale mais est un de nos ascendants, et des plus humbles. Je devrais d’ailleurs plutôt dire héroïne puisque le nourrisson de deux jours qu’on amène à l’hôtel dieu de Lyon est une fille. L’hôtel Dieu a pour vocation de recueillir les enfants abandonnés de moins de sept ans. Au-dessus de cet âge, c’est l’hôpital de la charité qui les prend en charge. De même, lorsqu’un enfant de l’hôtel dieu atteint l’âge de sept ans, il est transféré vers celui de la charité. Il est bien sûr question ici du dispositif en vigueur sous l’ancien régime, car la révolution a bouleversé tout cela.

    Ces établissements tiennent des registres impeccables à chaque événement de la vie des enfants. Ces registres sont mis en ligne par les archives de la municipalité de Lyon.

    Voici le facsimilé de l’inscription de notre héroïne à son arrivée à l’hôtel dieu avec sa transcription.

     

     

     

     

     

     

    Nous avons reçu par billet de Monsieur Bouvier Jeanne Marie Silvestre agée de deux jours, fille illégitime née dans cette maison. Le 1er may donnée à Anselme Brigot, et Marie Laurence Goyet de Lagneux en Bugey.

    On y apprend qu’elle est illégitime, ce qui signifie qu’elle est née hors mariage. J’ignore quelle est la mission exacte du dénommé Bouvier qui la présente, mais vu qu’on retrouve son nom sur une bonne partie des inscriptions, je suppute qu’il devait être quelque chose comme un intermédiaire. Le nom de Jeanne Marie Silvestre a été donné par l’établissement de façon parfaitement arbitraire et n’a, bien sûr, aucun rapport avec celui de sa mère. Y passeriez-vous votre vie entière, vous ne trouverez rien sur les parents de ce bébé abandonné, car la procédure était en ce temps-là parfaitement anonyme.

    Jeanne Marie fut aussitôt placée en nourrice comme s’était alors la coutume, pas seulement d’ailleurs pour les enfants abandonnés mais aussi pour bien des enfants de la bourgeoisie.

    Les familles percevaient un salaire pour cet accueil et n’étaient donc pas forcément très désintéressées. La mortalité infantile atteignait en ces temps des niveaux extrêmement élevés. Les enfants placés en nourrice, payaient un tribut encore plus lourd car, au moins dans certaines familles, ils n’étaient pas traités à l’égal des enfants de la maison.

    Vous l’avez compris, je ne peux écrire ces lignes que parce que notre petite Jeanne Marie a survécu a cette épreuve. Un peu de son sang coule en effet dans mes veines, ainsi que dans celles d’une bonne partie de ceux et celles qui les lisent.

    Lorsque Jeanne Marie atteint l’âge de sept ans, elle est transférée vers l’hôpital de la charité.

    Voici un facsimilé du registre de cet établissement qui mérite qu’on l’examine en détail.

    Jeanne Marie Silvestre, fille Therese

    agée de deux jours le 30 avril 1756 nourrie chez anselme brigaud et Marie Goyet de la paroisse de lomnieux en Bugey. Remise en campagne le 18 avril 1763 a Etienne Favier et Etiennette rainaud de la paroisse de Saint Pierre de Beuf en Forez hameau du bourg

    Ce registre est tenu à jour au fil des années avec, les vêtements qu’on lui remet. On y trouve le n° qui lui avait été donné à l’hôtel Dieu, 5653, et celui qu’elle porte à la Charité, 216. Si vous observez attentivement vous verrez, à droite de son nom, la mention « fille Thérèse ». Comme vous avez surement des choses plus importantes à faire que de chercher la signification de cette étrange annotation, je vais vous en donner le sens. Les nones, sans doute sous influence des jésuites, utilisent un code pour dire à quelle catégorie appartient chaque enfant. « Thérèse » signifie abandonnée et illégitime, « Catherine » signifie orpheline et, enfin, « petite passante » concerne les abandonnées légitimes, c'est-à-dire nées dans le mariage. Pour les garçons les noms utilisés étaient, dans le même ordre "petits garçons", "garçons de la Chana" et "petits passants".

    La dernière information qu’on peut trouver sur ce registre, c’est le nom et l’endroit où Jeanne Marie « remise en campagne » pour reprendre l’expression utilisée qui signifie placée chez un particulier, à son service. Et Jeanne Marie va se retrouver à Saint Pierre de Bœuf, chez Etienne Favier et Etiennette Raynaud.

    En 1763, lorsque Jeanne Marie arrive à Saint Pierre de Bœuf, Etienne Favier a 34 ans. A 19 ans il avait épousé Etiennette Raynaud, une veuve plus âgée que lui de 11 ans. Son premier mari, Mathieu Faure lui avait fait un enfant, Antoine, mais celui-ci mourra quelques mois après son remariage avec Etienne Favier. Le couple, marié en 1748,  n’aura pas d’enfant et ne laissera donc pas de traces dans les registres tenus par le curé de la paroisse.

    Il faut attendre la mort d’Etiennette Raynaud, le 14 avril 1792 pour avoir des nouvelles de cette famille apparemment sans histoire. Et, là, tout s’accélère soudain. Le 10 juin de la même année, Jeanne Marie Silvestre, qui n’est pas mariée, accouche d’une petite Claudine. Au moment du baptême de l’enfant, pour remplir l’acte sur le registre paroissial, j’imagine la scène,  Etienne Favier déclarant au curé qu’il est le père de l’enfant. Le curé, qui, en plus du latin, a des notions de calcul, se rends tout de suite compte que, l’épouse légitime d’Etienne n’étant morte que depuis 2 mois, la petite Claudine à nécessairement été conçue du vivant d’Etiennette Raynaud. Et le curé rédige un acte de naissance qui mentionne l’adultère, ce qui n’est vraiment pas courant. J’ai dépouillé pas mal de registres paroissiaux et c’est le seul que je connaisse.

    Voici l'acte en question, suivi de sa transcription du début.

    Ce dixième juin mil sept cent quatre-vingt-douze a été baptisée Claudine fille adultérine d'Etienne Favier du vivant de  sa première épouse; et de Marie Silvestre sa servante fille de la charité.......

    Moins d’un mois plus tard, Etienne et Jeanne Marie convoleront en justes noces. Etienne a alors 63 ans et Jeanne Marie 36. Ils auront un autre enfant, jean Baptiste, en 1796, qui est notre ancêtre de la sixième génération.

    Quelle a été la vie de cette famille, pendant ces longues années ? Jeanne Marie est-elle une calculatrice qui provoqué cette situation ou a-t-elle seulement répondu aux avances de son patron ? Je vous laisse vous faire votre propre opinion.

    J’en arrive à ma conclusion : Il parait que certains, se lançant dans la généalogie dans l’espoir de se trouver des ancêtres nobles, lorsqu’ils découvrent dans leur lignée un enfant abandonné, laissent tomber leurs travaux et se sentent couverts de honte. Je n’en ferai bien sûr rien. Il me semble au contraire que Jeanne Marie,comme tous ceux qui se sont trouvés dans son cas, mérite notre respect pour avoir forcé un destin au départ bien défavorable.

    l'extrait de l'arbre ci-dessous montre la filation entre la génération de Jeanne Marie et celle de nos parents.

    L'ascension de Jeanne Marie Silvestre


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  • Cette lettre, trouvée dans les papiers de la maison familiale de Gencenas parmi les actes de vente et autres quittances a été envoyée par Claudy Boucher, mobilisé quelque part pour la grande guerre, à son épouse Amélie Chantelouve. Ce prénom qu'il lui donne et que nous avons tous utilisé n'est pourtant pas celui des actes d'état civil où elle se prénomme officiellement Catherine Emilie. Nous verrons que cette liberté prise avec les prénoms est extrêmement courante.

    La lettre se présente sous la forme d'une demi-page 21x27 pliée en deux pour former un livret de 4 pages. le bas de la feuille portant les pages 3 et 4 est déchiré et le texte est donc tronqué. En l'absence de signature, il n'est pas impossible que la lettre ait comporté d'autres pages.

    Claudy a 38 ans au moment où il écrit cette lettre. Sa famille se compose alors de son épouse et de ses fils Claudy âgé de 10 ans et Joannes âgé de 3 ans. Nous avons bien connu Claudy et Joannes que tout le monde appelait Nesto. Ce prénom lui fut donné alors qu'un autre enfant du couple, lui aussi prénommé Joannes, mourut noyé à l'âge de 2 ans dans le bassin, aujourd'hui comblé, situé près de la maison familiale au bord du chemin menant à Malleval.

    Voici donc le facsimilé de cette lettre à l'écriture élégante qui me rappelle un peu celle de sa fille Fernande, notre mère. L'orthographe parfois un peu approximative a été conservée dans la transcription que je vous propose après chaque page.

     

    Génération III - Claudy Boucher, lettre du front

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le 31 aout 1916

    Bien Chère Amélie

    Et Chers Enfants

    Je m’empresse de répondre à ta lettre du 22 qui m’a beaucoup causé de peines en la lisant Tu me dis que notre Boucher a été un peu malade mais heureusement qu’il a repris l’apétit d’après ce que tu me dis. J’avais recu une de tes lettres ou tu me disais que tu lui avait achetté une bouteille de fortifiant, mais je ne croyais pas qu’il est été un .............................................................................................................................

    Génération III - Claudy Boucher, lettre du front

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tiens lui du fortifiant toujours, car Il est encore jeune pour travailler Comme il travaille. Et ne t’oublie pas non plus Chere Amélie ainsi que notre petit Joannes. Le travaille que vous faittent n’est pas pour vos forces a tous Donc soignez vous tous comme il faut C’est ce que je recommande. Tu me dis aussi que voila plus De 15 jours que vous n’avez pas reçu de nouvelle de ton frère ca fait déjà un peu du temps mais il ne faut pas t’en  effrayer car avec les mouvements de troupes qu’il y a .......

     

    Génération III - Claudy Boucher, lettre du front

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    nouvelles ce n’est pas pour tranquilliser. Tu me dira de quel coté ils sont allé apprès leur Repos, ou j’avai vu de ces camarades Et tu me tiendra au courant Autant que tu le pourra Cherre Amélie tu me dis que vous ne pensez pas que la machine vienne a Gencenas pour battre le blé et qu’il avec Hipolitte vont

    de battre le  

    dis vous

    Génération III - Claudy Boucher, lettre du front

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et que vous que j’aime, vous haites Tous hobliger de vous tuer pour faire le travaille. Il y aurait vraiment de quoi rendre anarchiste. Mais c’est comme tu me dis Chere Amélie c’est pour nos enfants Et ne nous découragons pas maintenant. Fait comme tu pourra supporte tes misères tant bien que tu pourra mais comme je te le dis soigne toi

    ......................................................................................…… ainsi que les enfants ..................................................................................................... courage. J’ai

    ......................................................................................................................

    Claudy, dans cette lettre nomme Boucher son fils ainé, sans doute pour lui donner du courage car, malgré ses dix ans, c'est sur lui que repose l'avenir de la ferme. Le petit Joannes, lui aussi nommé par tendresse est sans doute le plus jeune de ses enfants.

    le frère de son épouse dont elle est sans nouvelle est Jean Pierre Chantelouve, né le 30 mars 1877 qui a donc 39 ans cette année du conflit.

    On sent dans ce texte toute la détresse de l'homme qui a dû abandonner sa famille en proie aux pires problèmes. La référence à l'anarchisme, que la censure militaire a étrangement laissé passer, est une contestation forte de l'ordre établi qui envoie ses enfants au massacre.

     

     

     


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  • La génération III, celle de mes grands-parents démontre de façon presque caricaturale les différences entre hommes et femmes pour l'espérance de vie. Je n'ai connu aucun de mes deux grands-pères. L'un est mort à 35 ans l'autre à 48. Mes deux grands-mères ont, au contraire fait preuve d'une grande longévité puisqu'elles sont décédées à respectivement 96 et 91 ans.

    La branche maternelle vivait à Gencenas, près de Bessey et vivait d'agriculture, pratiquant la polyculture. Au décès du père de famille, c'est le fils ainé alors âgé de 19 ans, lui aussi prénommé Claudy qui a conduit les affaires de la famille, jusqu'à son mariage et son départ pour Vintabrin, près de Chavanay.

    La branche paternelle vivait à Saint Pierre de Bœuf où le père était menuisier. A sa mort, son fils ainé n'avait que 3 ans. C'est son épouse Jeanne, qui en plus était enceinte de sa fille Paulette dont elle accouchera quelques jours après avoir enterré son époux, qui a tenu sa famille à bout de bras. Les économies du ménage avait été consumées par la galopante inflation de l'après guerre et le reste de la famille Bonneton, qui n'avait pas apprécié son mariage avec une inconnue loin des bases de la famille, ne la soutenait guère. C'est dire quelle  pouvait être la ténacité de cette femme au caractère si doux.


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